The Miniaturist est un roman qui m'a tellement attiré à sa sortie que la méfiance de cette étiquette "best seller" m'a gêné. Les éloges de la presse m'avait convaincu que ce roman était un petit bijou. Pourtant, en lisant le résumé, j'avais comme une part de doute, un pressentiment. Mais les critiques continuant de saluer l'auteur et ce premier roman, je me suis convaincue que j'allais passer à coté de quelque chose si je le lisais pas. J'ai donc été ravie de le recevoir pour mon anniversaire en aout dernier et je remercie encore Roses Factory pour cette belle surprise surtout qu'elle a choisi une superbe édition.

Jessie Burton { Picador } 2015 433 pages { langue anglaise } 7,36 euros On a brisk autumn day in 1686, eighteen-year-old Nella Oortman arrives in Amsterdam to begin a new life as the wife of illustrious merchant trader Johannes Brandt. But her new home, while splendorous, is not welcoming. Johannes is kind yet distant, always locked in his study or at his warehouse office-leaving Nella alone with his sister, the sharp-tongued and forbidding Marin. But Nella's world changes when Johannes presents her with an extraordinary wedding gift: a cabinet-sized replica of their home. To furnish her gift, Nella engages the services of a miniaturist-an elusive and enigmatic artist whose tiny creations mirror their real-life counterparts in eerie and unexpected ways . . .

"Qui est le jouet des apparences se laisse séduire par des mensonges." - Anatole France

Vermeer ou Rembrandt ont immortalisé ces ruelles marchandes, ces maisons en leur insufflant de la vie dans les détails. Comme une toile d’un grand maître, Jessie Burton peint le quotidien, l’histoire simple (en apparence) de personnages qui cachent une multitude de secrets et des scènes décrites dans lesquels on s'attache aux particularités.
Et si, finalement le diable se cachait dans les détails ?
Le lecteur est invité dès les premières pages à errer, à entrer dans un univers emprunt d’une magie étouffante.

Par un jeu de piste judicieux, le lecteur plonge dans des révélations de plus en plus importantes pour nos personnages. Des personnes sont manipulées pour faire éclater ce qui semble être une vérité et ainsi faciliter l’accès au pouvoir à d’autres protagonistes.

Le premier roman de Jessie Burton est une invitation à découvrir les marchands hollandais du XVIIe siècle.
Nella, notre héroïne est une jeune femme catapultée dans cet univers d’intrigues, dépassée, manipulée : elle est le pion d’un jeu qui se joue malgré elle.
A partir de miniatures que son époux lui offre pour « passer le temps », le lecteur voit les personnages devenir des poupées d’un jeu beaucoup plus dangereux contrairement à ce que veulent laisser voir nos héros.
Sauver les apparences justement et chercher à déjouer le plan orchestré par le miniaturiste (qui a toujours une longueur d’avance). Qui tire les ficelles ? Que veut il ? J’ai cherché des indices qui ne venaient pas, le lecteur est il aussi un pion de The Miniaturist ?

The Miniaturist offre un contre la montre qui nous oblige à tourner les pages pour suivre ces pantins d’hommes et de femmes.
Comme Nella, on découvre le sinistre scénario mais aussi sa nouvelle famille, celle de son époux. Sous nos yeux, la jeune femme se transforme et son caractère s’affirme. Ses illusions se transforment en désillusions. J’ai adoré ce personnage qui apprend rapidement les règles du jeu.
Johannas, l’homme qu’elle a épousé est un être taciturne qui cache son jeu. Qui se cache dernière cette image de marchand pieux ?
Marin, sa soeur, laisse difficilement sa place de maitresse de maison, garde jalousement comme son frère les secrets de la famille. Un être mystérieux qui oblige le lecteur à dépasser cette image de froideur. Malgré ce manque de sympathie, j’ai voulu connaitre quels drames avaient fortifié son caractère pour être aussi complexe et son histoire m’a captivé. Marin est l'atout majeur du roman.

Avec The Miniaturist, Jessie Burton n’offre pas un thriller psychologique mais on est intrigué par cette personne mystérieuse qui semble imposer ses règles.
Un bon roman mais je le referme étant assez déçue que l’auteur n’est pas été au fond des choses. Le décor hollandais n’est pas exploité à son maximum et on a vite le sentiment de plonger dans des décors répétés .
J’ai trouvé aussi que l’anglais était assez difficile notamment à cause de la construction des phrases et il m’a fallu relire des répliques, des passages plusieurs fois. Je n’ai pas réussi à saisir toutes les subtilités de l’auteur.

La fin de The Miniaturist n’est pas à la hauteur du roman. Globalement, même si j’ai passé un bon moment, je suis loin de l’idée que je me faisais de l’histoire avant de le commencer. On reste malheureusement sur notre faim mais pour un premier roman, il tient la promesse d’être original. Je le conseille sans toutefois vous dire de vous jeter dessus.