Cet article pourrait s'intituler ode à l'amour, ode au XVIIIème siècle mais je crains dès cette ligne d'y perdre la moitié des lecteurs. Pourtant loin de moi, d'y voir quelque chose de péjoratif et ceux qui liront mon avis jusqu'à la fin auront en plus de ma gratitude la plus éternelle fait la connaissance avec un siècle où les mots sont un outil efficace pour décrire les pensées, les envies et les gestes, d'une société coincée entre les principes et ce gout pour l'Amour, pour ces frivolités à peine dissimuler.
Sachez néanmoins, vous qui pensez lire mon avis sur le Beautiful bastard du siècle des lumières, vous risquerez d'être déçu... car Crébillon fils certes à tout de la réputation du coquin mais son roman à la saveur d'un cinquante nuances de Grey passait à la moulinette. Point de cuisse dénudée, d'hommes à la perruque tombante entre deux baisers. Non, non Les égarements du coeur et de l'esprit est un livre sur l'apprentissage et en cela il est charmant et tout à fait le genre de lecture que je voulais. On pourrait d'ailleurs le rebaptiser Leçons pour les jeux de l'Amour. Oui, ce roman ne parle pas de l'éducation scolaire de notre jeune héros, grâce sa noblesse, il a déjà eu des percepteurs qui s'en sont chargés. Pour l'amour, il faut fréquenter les femmes et les salons.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris de notes au cours d'une lecture et j'ai pu grâce à ce petit roman retrouver les plaisirs de vouloir approfondir des sujets lancés au détour d'une conversation dans l'ouvrage de Crébillon fils.
Les égarements du coeur et de l'esprit suit l'éducation du jeune Monsieur de Meilcour dans un monde déjà régie par les convenances et le pouvoir des femmes. Car notre jeune tourbillon sous l'égide de la fougue jeunesse et les conseils (sur la fin) du réputé frivole Versac va s'enticher, se rapprocher de femmes à la vertu plus ou moins modérée.
Que se soit Madame de Lursay qui lui fait ressentir autant de tendresse que d'aversion, La Senanges qui par sa modernité et son manque de retenu subie le jugement critique de notre élève-inspecteur de son siècle ou Hortense, la jeune femme impénétrable qui fait tourner la tête à notre oisillon à deux doigts de se briser les ailes - Meilcour découvre la subtilité et la susceptibilité des femmes, il découvre le langage codé du coeur.
Crébillon fils propose tout un programme en trois parties. De longues parties qui ont le mérite de faire évoluer le jeune héros dans ses premiers pas d'homme de société et de lui permettre dans tirer des leçons de ses choix et de ses erreurs.
J'ai apprécié cette lecture instructive, bien que l'action, l'amour physique et les difficultés d'une situation n'y soient qu'à peine évoquer dans une allusion ou une idée que le lecteur se fait. Bien que romancé, Les égarements du coeur et de l'esprit manque de romanesque.
Je ne sais pas si les autres éditions respectent les subtilités de cette langue jadis employée mais si vous avez l'occasion de lire le manuscrit original aux archives... ne vous privez pas sinon rendez vous chez votre libraire et acheter comme moi, une édition de poche et tachez de vous faire à l'idée, qu'on parle et on écrit aujourd'hui comme des chats.
Sachez néanmoins, vous qui pensez lire mon avis sur le Beautiful bastard du siècle des lumières, vous risquerez d'être déçu... car Crébillon fils certes à tout de la réputation du coquin mais son roman à la saveur d'un cinquante nuances de Grey passait à la moulinette. Point de cuisse dénudée, d'hommes à la perruque tombante entre deux baisers. Non, non Les égarements du coeur et de l'esprit est un livre sur l'apprentissage et en cela il est charmant et tout à fait le genre de lecture que je voulais. On pourrait d'ailleurs le rebaptiser Leçons pour les jeux de l'Amour. Oui, ce roman ne parle pas de l'éducation scolaire de notre jeune héros, grâce sa noblesse, il a déjà eu des percepteurs qui s'en sont chargés. Pour l'amour, il faut fréquenter les femmes et les salons.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris de notes au cours d'une lecture et j'ai pu grâce à ce petit roman retrouver les plaisirs de vouloir approfondir des sujets lancés au détour d'une conversation dans l'ouvrage de Crébillon fils.
Les égarements du coeur et de l'esprit suit l'éducation du jeune Monsieur de Meilcour dans un monde déjà régie par les convenances et le pouvoir des femmes. Car notre jeune tourbillon sous l'égide de la fougue jeunesse et les conseils (sur la fin) du réputé frivole Versac va s'enticher, se rapprocher de femmes à la vertu plus ou moins modérée.
Que se soit Madame de Lursay qui lui fait ressentir autant de tendresse que d'aversion, La Senanges qui par sa modernité et son manque de retenu subie le jugement critique de notre élève-inspecteur de son siècle ou Hortense, la jeune femme impénétrable qui fait tourner la tête à notre oisillon à deux doigts de se briser les ailes - Meilcour découvre la subtilité et la susceptibilité des femmes, il découvre le langage codé du coeur.
Crébillon fils propose tout un programme en trois parties. De longues parties qui ont le mérite de faire évoluer le jeune héros dans ses premiers pas d'homme de société et de lui permettre dans tirer des leçons de ses choix et de ses erreurs.
J'ai apprécié cette lecture instructive, bien que l'action, l'amour physique et les difficultés d'une situation n'y soient qu'à peine évoquer dans une allusion ou une idée que le lecteur se fait. Bien que romancé, Les égarements du coeur et de l'esprit manque de romanesque.